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LES CAUSES ET CONCÉQUENCES DE LA TEMPÊTE

La tempête Xynthia est née d'une dépression atmosphérique située sur l'Atlantique à des latitudes très basses. Les causes de la tempête se réfèrent à une dépression habituellement située plus au Nord, aux alentours de la Grande-Bretagne et de la Scandinavie. C’est donc un phénomène connu mais généralement atteignant la France avec une faible intensité à cette période. Cependant, le courant-jet était positionné plus bas cette année là, la tempête s’est donc développée au centre de l’océan Atlantique, déréglant de ce fait sa position “habituelle”. Le centre de basses pressions associé aux vents forts ont provoqué une élévation du niveau de la mer, une surcote, enregistrée de l’ordre d’1M50 à La Rochelle. La tempête a frappé les côtes dans la nuit du 27 au 28 février, s’accordant avec un phénomène de marée haute, donc de pleine mer. Les vents forts ainsi que l’élévation du niveau de la mer ont provoqué la rupture de la digue, à La Faute Sur Mer, amenant ainsi la submersion marine.
Quatre départements ont donc été placé en vigilance rouge, La Vendée (85), la Charente-Maritime (17), les Deux-Sèvres (79) et la Vienne (86)
Les dégâts de ce sinistre se présentent à hauteur, 15 000 ha de zones inondées, pour un montant de 141 millions d’euros de dommage et 316 millions si l’on compte la déconstruction des habitations en zone noire.
On dénombre 49 morts et plus de 80 blessés, dont 29 dans la seule commune de la Faute Sur Mer.

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Un système d’alerte et de protection défaillant

Dans le contexte de 2010, les systèmes d’alertes n'étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Les conséquences de la tempête Xynthia ont amené un nouveau système d’alerte prémédité par l’ampleur de la catastrophe. Lors de la catastrophe, seulement deux niveaux d’alertes étaient prescrits par météo france, tempête et inondations. La submersion marine reste une inondation mais n’était pas pris en compte par les autorités, pourtant cependant connus, ces phénomènes, n’étaient donc pas déterminés comme phénomènes dangereux. Dans l’après midi du 27 février, l’alerte “vent”, donc tempête a été donnée, conseillant aux familles de rester chez elle. Cependant, dans la nuit du 27 au 28 février, les digues protégeant la commune de la Faute Sur Mer ont cédé dû aux forts vents additionnés à la marée haute. Lorsque Météo France prévient la commune du risque d'inondation, et non aujourd’hui d’un risque anticipé de submersion marine, la population est endormie et ne peut échapper à la catastrophe. Le nombre d’habitants réveillé à minuit, (heure où la submersion marine a commencé à prendre son ampleur) reste faible et ces habitants ont pu prendre la fuite à l’aide de bottes, heure à laquelle l’eau envahissait les rues à hauteur de seulement 5 centimètres. La mairie n’a donc pu intervenir, fautes de moyens de communications, car pour un appel pour chaque maison mis en place seulement la plupart n’ont pu répondre, faute de l’heure tardive, et circuler dans les rues était impossible au fur et à mesure de la montée des eaux . Beaucoup de citoyens se sont donc retrouvés bloqués à l’intérieur de leur maison, la plupart étant de plain pied appartenant à une population âgée. Le maire a d’ailleurs été condamné pour avoir vendu des maisons en zones inondables, et non pour homicides. Cependant ces permis de construire avaient été validé par l’état. L’influence de la population âgée conduit à des maisons automatisées, notamment des volets électriques ainsi que des portes en aluminium pouvant résister jusqu’à 1m50 d’eau. L’eau dans les rues atteignant les environs d’un mètre dans les alentours de 3h, les populations ne peuvent relâcher la pression en ouvrant les volets, donc les fenêtres, et sont donc bloqués à l’intérieur des maisons, l’électricité étant coupé par le sinistre. Ils sont donc condamnés à attendre l’ouverture de la porte par la pression de l’eau, dans une maison de plain pied ne permettant aucun échappatoire. La porte cédant suite à la pression, ouvre la voie à une vague déferlante s’engouffrant dans les maisons emportant les meubles et les populations, ce qui explique la forte mortalité d’une population âgée et accessoirement jeune, le jour de la catastrophe tombant un samedi, ce qui peut expliquer la présence d’enfants, laissés aux familles le temps du week-end. Afin de palier à la catastrophe, le préfet a donc pris la situation en main car conformément à la législation française, le maire n’est plus apte à gérer la situation et doit donc laisser le préfet de région gérer la situation et mettre en oeuvre les procédures adéquates. Celui-ci crée un poste de secours opérationnel sur lequel il réunit ses équipes pour gérer la crise. Le préfet, accompagné du commandant de la gendarmerie installe un poste de commandement central depuis lequel ils gèrent la totalité de la crise. Gérant les secours, l’organisation et la sécurité civile, ce poste de commandement central gère les opérations de la sécurité civile, surtout spécialisé dans le génie civil, signifiant l’installation de tentes, matériaux, et supervisant les opérations de secours, tels que les hélicoptères au sol.

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Le relogement

En une nuit, la commune de la Faute Sur Mer a perdu plus de 20% de son territoire, et 25% de sa population. Cet évènement reste marqué dans les mémoires de par son intensité, une commune en France n’a plus perdu autant de portion de son territoire en une nuit depuis la seconde guerre mondiale. C’est un événement traumatisant, laissant de nombreuses séquelles.
D’un point de vue matériel, 1200 procédures de relogement ont été prescrite par la commune et le gouvernement, mais plus de la moitié des sinistrés sont retournés dans leur maison suite à cette procédure. 522 maisons ont été jugées non réhabitables par l’Etat, plaçant un arrêté de sûreté sur celle-ci, témoignant d’un certain danger. Ces maisons sont apparus dans une nouvelle zone appartenant à la menace de la “zone noire”, menace apparue suite à la catastrophe Xynthia. Ce niveau de classification interdit la construction d’habitations dans certaines zones en France, classées trop dangereuses pour la population. Pour les maisons trop abîmées ou inhabitables l’état va donc engager une procédure de dédommagement, au prix du marché actuel. Pour les habitations légèrement endommagées et ne se trouvant pas en zone noire, quelques lotissements vont être aménagés sur la commune avec une priorité concernant les familles et les résidences principales. L’Etat va contacter des loueurs pour les populations ne pouvant être placés dans les lotissements créés, faute de place. Pour les populations propriétaires d’une résidence secondaire à La Faute Sur Mer, (plus de 80% de la population, un des taux les plus élevés de France), un dédommagement à hauteur du marché est engagé. mais aucun suivi pour ces populations n’est mis en place. La commune de la Faute Sur Mer est une commune balnéaire, ce qui signifie que le tourisme et les résidences secondaires alimentent la commune. La perte des habitations pour cette partie de la population n’a donc pas de conséquences graves, ceux-ci ont le choix de choisir l’emplacement d’une résidence secondaire dans une autre commune (suite aux remboursements effectués en 2011, soit un an après le sinistre) ou de se reloger à l’intérieur de celle-ci. Pour les actifs, (représentant seulement 20% de la population), la situation est plus délicate. Sur les 522 maisons non réhabitables, la part des actifs est faible, mais ceux-ci doivent choisir entre rester sur la commune, ou s'exiler afin de développer de nouveaux projets ailleurs.

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Les conséquences pour la commune

Les conséquences pour la commune sont tout d’abord économiques, outre la perte de sa population. Comme énoncé précédemment, la commune de la Faute Sur Mer a perdu 25% de sa population, équivalent à 30% de ses recettes fiscales, mais n’a pas réduit ses dépenses pour autant. En effet, les effectifs municipaux n’ont pas été réduit de 30%, ni les assainissements collectifs, les voiries, les éclairages publics, etc… Cependant, le redressement et la crise ont pu être gérés avec plus de facilités, grâce à la richesse de la commune. D’après la personne que nous avons interviewé, (Mr. Etienne), appartenant à la nouvelle équipe ayant rejoint l’après crise, les caisses de la commune, les fonds disponibles étaient relativement élevés permettant à la commune de surmonter la crise. Cependant, suite à ces évènements, la commune ne dispose plus les facilités financières qu’elle possédait auparavant.
D’un point de vue touristique, l’image de la commune doit être reconstruite. Pour les habitants, la résilience a été relativement acceptée, d’autant plus que l’accident a été fort. Ceux-ci ont accepté le sinistre, ainsi que les différents aménagements pour prévenir le prochain, (zones refuges, renforcement du bâti) ils ont pris conscience qu’ils vivaient sur une zone à risque. L’image locale n’est pas à reconstruire contrairement à l’image extérieure. Pour les populations ne résidant pas à La Faute Sur Mer, la commune correspond à la peur, le sinistre, les ruines, la mort. Si l’on s’en réfère aux recherches “Google”, les premiers résultats sont des images correspondant à la catastrophe, et non à la commune actuelle. Cependant, l’influence de l’arrivée d’une nouvelle équipe en 2014, car une crise dure environ 3-4 ans comme énoncé par Mr.Etienne, a permis le redressement touristique de la commune grâce à de nombreux aménagements tel qu’un golf situé sur les anciennes zones inondables, un PMU, et des voiries. Grâce à l’intervention de la nouvelle équipe, l’immobilier a augmenté de 19% dans la commune en 4 ans (entre 2014 et 2018). On observe donc une nouvelle dynamique cependant difficile à gérer dû aux 80% du territoire non constructibles actuellement, attestant de la rareté du terrain et donc de l’augmentation de son prix. La présence d’une population saisonnière atteste d’une dynamique réservée aux résidences secondaires et non aux actifs, retournant donc à la situation initiale d’avant sinistre, créant de nombreux problèmes pour la commune, ne pouvant garder sa population “jeune”.

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